La sacristie

Il faut que j'en parle !
A Speloncato, on a joué sur la place de l'église.
On avait donc gentiment mis à notre disposition en guise de loge la sacristie de l'église, avec un gros trousseau de clés, comme les serruriers ou garde chiourmes d'antant.
Sacristie en travaux, car certains objets étaient en cours de restauration, l'atelier tronait au milieu de la pièce.
Etonnante atmosphère !
N'ayant jamais été enfant de choeur, je n'y avais jamais mis les pieds.
Des tableaux au mur, les burettes pour la communion, beaucoup de bois, objets pieux magnifiques et ambiance de recueillement, parfaite pour la concentration et gérer le trac qui t'envahit.

Porte ouverte sur l'église...
Etre en prise directe avec le bon Dieu avant d'entrer en scène est un vrai cadeau !
Voilà c'était l'histoire de la sacristie

Autoportrait pris à travers le miroir du cabinet de la sacristie...
Chacun gère son stress comme il peut !

Pleine forme !

Retour à la civilisation, après 2 semaines hors du temps et de notre société de consommation, là où des pépites s'exposent aux regards méritants.
3° été en Corse :
En Balagne, à Olmi Cappella, le théâtre est un miracle entre 2 feuilles de chataîgners, après l'enclos de l'âne.
On y croise Tchekov, Ionesco, Stravinsky, Goldoni, Hanokh Levin, et j'en oublie
Ah oui, Robin Renucci, le maitre de cérémonie, omniprésent, talentueux et modeste, homme de foi, préchant avec conviction l'éducation populaire.
Ici, le public s'adapte au lieu et non l'inverse
Et la magie opère chaque année.

Surprise en débarquant du bateau à Ile Rousse de constater avec quel plaisir je me retrouvais là.

Et puis cette année, surprise et grosse angoisse, nous n'étions plus seulement spectatrices mais
comédiennes présentant un spectacle !
Petits scarabés inquiets et ravis, comment faire rigoler ces gens de la montagne, des habitués qui chaque année traversent la mer pour le plaisir de ce théâtre si particulier, et des autres, pros, pratiquants, passionnés et passionnants.
Et voilà c'est fait, et bien fait !
On a travaillé, répété tous les matins, on a bien rigolé et on a gagné, au delà de nos espérances !

Surprises d'entendre rire tout de suite, dès le début, et jusqu'à la fin
Surprises d'être interpelées au détour d'un sentier, au sortir d'un spectacle, pour nous complimenter, nous lancer une réplique
Bon, ne rêvons pas, on n'était pas parfaites, mais, tout de même, ça donne la pêche !
1° représentation à Vallica sur la place de l'église, dans le cadre des rencontres de l'ARIA.

2° représentation le lendemain à Speloncato, sur la place de l'église ( et oui, encore une ), endroit magique au bord du vide, que j'ai découvert l'an dernier sans me douter une seconde de ce qui m'attendait l'année suivante !
Public d'inconnus, nouveau lieu, nouveaux repères, terrain en pente, éclairage basique, mais ça marche encore !

Yoouuhh !
Voilà, du coup Claude est d'accord pour rejouer ! et bientôt une surprise !
J'en parlerai plus tard, mais la saison risque d'être chargée !
Voilà pour un premier contact
prochain épisode : la 2° semaine et la pêche à la langouste
Et ensuite, la surprise !
Il faut aussi que je parle de la sacristie...


Irène en plein échauffement...

Un partout !

Voilà la réponse d'UGC à mon mail de remontrance :
"Chère Cliente,Nous vous assurons que soucieux de la qualité de nos services, nous sommes très attentifs aux suggestions et remarques de clients.Nous vous informons que nous procédons progressivement à la rénovation de notre parc de salles et à l'amélioration permanente du confort et de la qualité de projection dans tous les cinémas UGC.C'est pourquoi, nous vous prions de croire que votre remarque en ce qui concerne l'état de vétusté de notre salle UGC ASTORIA sera prise en considération."

Merci pour cette réponse - La démarche Qualité est passée, au moins au niveau de la communication.

Avignon (suite)

Un petit mot de Marie Claude, que je vous livre, dernier écho d'Avignon :

"Comme promis voilà quelques nouvelles du festival.
J'ai vu 13 pièces pour le OFF, ce qui devient une habitude depuis plusieurs années, et 1 pour le INN, là c'était une première.

Le INN : L'échange de Paul Claudel mis en scène par Julie Brochen qui interprète le rôle de Marthe
( tournée : Rennes; draguignan; Istres; lons le Saunier; Sablé sur Sarthe; Lille; Reims; Beauvais; Lyon; Rouen)

Un beau texte profondément inspiré, une mise en scène dans un espace ouvert sur les étoiles (celui du cloître des Célestins) amplifiée par un plasticien sonore, avec de drôles d'instruments; notre langue au rythme de la langue anglaise, un peu déroutant au départ, puis participant à donner cette belle ampleur à cette pièce; des acteurs remarquables au service du nécessaire espace de liberté au (du) théâtre, une fable qui nous touche au coeur dans ce que nous avons de sublime et de démoniaque.

Claudel disait : "Il ne faut pas comprendre, il faut perdre connaissance."

Laisser le mental sur le bord du chemin et se laisser toucher par le mystère claudélien... belle réussite.

Le OFF :
Hiver de Jon Fosse

typiquement représentative du théâtre contemporain où le texte sans ponctuation... au fait, y avait-il vraiment un texte? ( et toi toi toi oui toi toi toi toi toi -50 fois au moins-suis ta nana hein suis ta nana toi toi toi toi toi toi oui toi toi toi - là on doit en être à 100) avec de temps en temps une tentative de phrase à partir du milieu de la pièce, tout étant suggéré.
Croyez-moi si vous voulez, après les 3 premières minutes de surprise, je me suis laissée emporter par le jeu de ces 2 jeunes acteurs. Jeu en finesse, où les intentions donnent de l'émotion au spectateur qui suit cette rencontre entre 2 êtres paumés. On y croit à cette histoire sans début ni fin, juste une petite tranche... Du dernier cri contemporain, quoi. Finalement on pourrait dire n'importe quoi, si l'intention à faire passer est là (et l'émotion) ça marche! La porte est ouverte à toutes les situations et interprétations possibles. La liberté, quoi...

Reste quand même la question : Qu'est-ce qu'un auteur?
et : Qu'est-ce qui définit un auteur?
: En quoi consiste le travail de l'auteur?
et : N'importe qui peut devenir auteur?

Si ça vous tente de faire des tentatives de réflexion ou de réponses, ne vous privez pas."